C'est par une douce soirée d'Aperirel qu'éclot mon récit, dans la chaleureuse ambiance de la taverne d'Amakna, il y a de cela de nombreuses lunes. Les ventes de bière allaient bon train et la quasi-totalité des aventuriers présents ce soir-là s'étaient alignés face au bar, s'administrant côtes à côtes leur dose de houblon tant attendue. Tous s'esclaffaient et buvaient, excepté un jeune Crâ à l'air distrait dont les pensées ne semblaient dérangées ni par l'insupportable vacarme qui animait la pièce, ni par le monstrueux cafard qui lui grimpait le long du cou. Il tenait en ses mains un petit carnet bleu, sur lequel il s'affairait manifestement à une grande réflexion prosaïque.
Le tavernier, maître des lieux, avait pris soin d'examiner le comportement de son client à l'allure atypique, par lequel il était tout à fait fasciné. Il faut dire qu'il est peu commun pour un vendeur de boisson bourru d'héberger en sa demeure une énergumène pensive, préférant se triturer les méninges plutôt que de s'inonder le foie. Toutefois, il prenait soin de satisfaire en tous besoins la colonie de joyeux lurons qui lui rotaient allégrement au visage, comme par signe de gratitude quant à la gaieté que leur procurait cette petite beuverie entre amis.
Au bout d'un certain temps, quand la pénombre se décida enfin à envahir le continent Amaknien, on eût pu commencer à distinguer sur le minois du jeune archer des traits de frustration, comme si ses efforts de créativité avaient pu à eux seuls métamorphoser son visage serein en une boule de chair crispée. Son désarroi croissant, il le savait, ne passait pas incognito auprès des ivrognes, dont deux d'entre eux s'affairaient désormais à l'élaboration d'un plan aussi complexe que machiavélique.
"- T'as ben compris z'que tu d'vais *hips* faire ? Tul'chopes ! Et jui fous dans l'bec !" *hips*rires**hips*
- *rires**hips**rires**acquiescement de la tête**rires**hips**rires*"
Suite à la mise au point de leur affreux stratagème, les deux frères de chope se munirent avec engouement d'un large entonnoir et d'un tonneau rempli de boisson qui trônait jusqu'alors au centre de la pièce. Ils s'élancèrent alors à pas lourds à l'encontre du penseur dont la torture mentale était bientôt à son apogée. L'un l'empoigna par la taille, lui enfonçant dans la bouche l'épais tube conique dont il s'était équipé, tandis que l'autre laissa se déverser la totalité du fût à l'intérieur du pauvre gars qui, après avoir tout ingurgité, se tordit de douleur en hurlant tel un mulou qu'on émascule.
Lorsque les deux saligauds en eurent fini de se la fendre face à leur victime gisant ivre-morte au beau milieu d'une flaque de vomi, ils s'en retournèrent à leur gobelet respectif. Mais ce dont les crapules ne pouvaient se douter était sur le point d'exploser en fond de salle. Alors que le sang du jeune Crâ cédait lentement place à l'alcool, le processus d'ébriété faisait son bonhomme de chemin et, une fois que chaque vaisseau sanguin n'eût plus contenu que de la bière franche et fraîche, le monstre se dévoila. Des cris stridents retentirent dans toute la taverne et bien vite, chaque ivrogne se mit à hurler de souffrance, pressant leurs têtes comme des étaux afin de protéger leurs pauvres tympans déjà endoloris.
Ce qui ressemblait là à d'ignobles cris de torture n'était en fait qu'une bonne vieille ballade d'un célèbre ménestrel Amaknien. En effet, chaque fois qu'une once d'alcool parvient au gosier de notre héros - pour ce récit tout du moins -, il entame gaiement un air de Francisque Kabroule, son artiste favori. Et il l'imite à la perfection ! C'est vous dire l'horreur qui animait la pièce en cette pourtant si paisible nuit.
Quand il devint insupportable pour la troupe de braves alcooliques de supporter une minute de plus le chant de ce piou enroué, les deux mêmes guignols qui, quelques minutes plus tôt, jetaient leur dévolu sur le bizutage du petit nouveau, s'efforçaient alors de progresser encore une fois vers ce qui était devenu la réincarnation du mal. Profitant d'un decrescendo dans la chansonnette, ils le saisirent de toutes leurs forces et l'expédièrent avec une vitesse folle hors de la bâtisse. Les ouïes soulagées, la marrade entre amis reprit son cours parmi les aventuriers alors tellement saouls qu'ils en avaient déjà oublié le petit incident auditif qu'ils avaient subi auparavant.
Ce n'est que le lendemain des festivités que le tavernier qui, lui aussi, avait pris part à la murge générale, se souvint de ce pourquoi le Crâ de la veille l'avait tant intrigué. Se dirigeant vers la table en coin de salle, il enjamba quelques uns de ses fidèles clients et découvrit enfin le petit carnet bleu, par miracle épargné par le dégueulis.
D'un naturel curieux, il s'en alla lire son contenu sans le moindre scrupule derrière le comptoir.
[ Salutations à la gente Gaïenne, j'écris ces lignes en l'espoir d'un éventuel recrutement en votre sein.
Voilà quelques trop longs mois que j'arpente sur le dos de mon fidèle Etron (une jeune dinde mourante récupérée au chanil) les contrées de notre vaste monde. Trop longs, oui, je le répète. Trop longs car, en guise de compagnon, il ne m'a rien été légué de plus qu'un pauvre Enutrof gauche en fin de vie. Certes, nous nous entendons à merveille, seulement, lors de ses absences, je ne suis amené qu'à côtoyer des sots inintéressants, beuglant leur illettrisme dans tout Amakna. C'est par le biais de ce constat affligeant que j'en viens aujourd'hui à m'adresser à vous, qui me semblez inapte à l'entente avec ces misérables.
Mais où avais-je l'esprit ? Je n'ai même pas eu la décence de me présenter avant toute parole.
Voyez-m'en tout penaud. Je suis Schizoid, un Crâ victime de son époque, contraint à l'ennui et aux activités solitaires.. (NDR : Mais non enfin)
Ma puissance actuelle s'élève au 133e cercle, et je ne cesse d'optimiser mes accoutrements grâce auxquels je fais des ravages, ou du moins j'en ai l'impression.
J'ai ouïe dire que vous attendiez de vos prétendants leur Curriculum Guildae, je m'exécute donc. J'ai fréquenté durant la majorité de mon existence la Root's Tribe au sein de laquelle je me suis jadis épanoui sans mal. Suite à quelques hibernations impromptues, j'ai à nouveau postulé afin d'intégrer leurs rangs il y a quelques temps. Mon recrutement ayant abouti, je me retrouvais dans une situation similaire à autrefois, en quête d'une place parmi ces honorables aventuriers. Bien malheureusement, quelques semaines d'effort m'ont réduit à une conclusion peut-être un brin hâtive, mais qui néanmoins fut celle d'une perte de l'ambiance qui régnait en cette guilde auparavant. Quelques mois plus tard, me voici m'adressant à vous, alliés de la Root's Tribe. Plutôt ironique, j'en conviens. Avec l'espoir que ce détail ne compromette en rien le vote que vous porterez à mon égard.
Bien à vous,Schizoid ]"Bwarf, ramassis de conneries !", s'esclaffa le tavernier avant de jeter sa fraîche trouvaille sur le lit de braises rougeoyantes qui éclairait la cheminée.
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Je clos cette candid' avec la présentation du vrai moi, si vous le permettez.
Je m'appelle Robin, j'ai 16 ans et réside non-loin de La Rochelle (17). Vivant au beau milieu de la cambrousse, Dofus est pour moi un passe-temps plutôt efficace lorsque je me retrouve contraint à glander chez moi. Néanmoins, je fais au mieux pour être le moins souvent possible présent au bercaille, ayant un goût fortement prononcé pour l'extérieur.
A l'inverse d'une bonne majorité de congénères de ma tranche d'âge, je suis plutôt de ceux qui fuient les soirées blindées où l'alcool coule à flot et où tout part dans tous les sens on ne sait trop pourquoi. Nette est ma préférence pour les moments calés entre amis, à refaire le monde, philosophant sur des futilités qui pour nous font un tout.
C'est sans doute ce goût pour l'existentiel qui m'a fait m'orienter pour la rentrée qui arrive vers une 1ère L plutôt que vers les sciences.
Au niveau de mes goûts artistiques, je suis fasciné par la musique en tout genre, du rap old school au classique, de l'électronique au rock hippie, tout est sujet à intégrer mon répertoire. Je pratique également de la batterie et bientôt je l'espère une ribambelle de jolis petits instruments.
A côté de ça, je passe aussi pas mal de temps à regarder des films que je prends toujours soin de bien choisir. Ce sont d'ailleurs très rarement des films 'pop corn'.
Enfin, j'attache beaucoup d'importance à la lecture, bien qu'en période de vacances, je ne trouve pas même un petit instant pour ouvrir un foutu bouquin.
En espérant avoir comblé vos attentes en matière de 'fiche IRL', je vais rejoindre mon plumard, il se fait tard.
Je remercie d'avance tous ceux qui seront allés au bout du pavé :]
Bon jeu !